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Les GERMINATIONS pour bifurquer : rendez-vous les 24 et 25 septembre

Logo Germinations 800px« La valeur va changer dans le monde post-covid » assurait Mark Carney le 16 avril dans The Economist. Ces dernières années, l'économie de marché est devenue la société de marché. Le virus pourrait inverser cette tendance. » L’ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, devenu envoyé spécial de l’ONU pour le climat considère que « les moteurs traditionnels de la valeur ont été ébranlés, de nouveaux prendront de l'importance et il est possible que le fossé entre ce que les marchés valorisent et ce que les gens apprécient se referme ».

 

L’homme, connu pour son discours de 2015 sur « la tragédie de l’horizon »  — les effets catastrophiques du changement climatique se feront sentir au-delà des horizons habituels de la plupart des acteurs — sait mieux que quiconque l’aveuglement du monde financier face aux risques climatiques. Néanmoins il signale ici un ébranlement. Comme si « ce que les gens apprécient » en phase pandémique, à savoir un besoin de sécurité sanitaire, alimentaire, énergétique… se répercutait sur les valeurs de marché. Comme si le réel venait se rappeler au bon souvenir des traders, la crise oblige à un réajustement, comme un levier capable de réencastrer l’économie dans la biosphère.

 

Des signaux positifs

 

Il y a un an, l’OCDE publiait un rapport décapant pour le G7 environnement affirmant que l’on ne pouvait plus envisager de performance économique sans performances écologique et sociale : « Les méthodes comptables traditionnelles et les mesures traditionnelles de la performance économique (comme le PIB) ne donnent qu’une vision limitée de la santé d’une économie, et omettent en général le coût de la dégradation des écosystèmes. » Les actifs pétroliers sont au bord du gouffre. Depuis des mois certains investisseurs abandonnent leurs actifs bruns (voir par exemple ici et )… Danone a annoncé le 20 mai vouloir devenir la première « entreprise à mission » française cotée en Bourse, une transformation qui la conduira à intégrer dans ses statuts des objectifs sociaux et environnementaux auxquels elle devra consacrer des moyens et un suivi.

 

Tout peut donc aller très vite tant les signaux convergent, à quatre niveaux :

  • Celui de l’innovation, dont une part vise une « redirection écologique », fondée sur les économies de ressources, d’énergies, en bannissant les pollutions et les produits non recyclables. Des producteurs de plastiques, de pesticides, de vêtements, de cosmétiques, d’aliments sont sur le pont pour trouver des solutions moins polluantes.
  • Celui de la traduction comptable de nos impacts environnementaux et sociaux. Une mutation des systèmes d’information et des pratiques comptables semble s’amorcer.
  • Celui des modèles d’affaires dans un contexte où les valeurs environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) sont désormais considérées comme fondamentales. Les modèles se diversifient, entre « entreprises contributives », « à mission », « à raison d’être », « B Corp »…
  • Celui de nos imaginaires, enclins à tenter de refonder le progrès. Parmi les jeunes générations, beaucoup ont le goût de la coopération, du spontané, du collectif et font émerger de nouvelles lignes de civilisation.

Soixante intervenants et douze ateliers

 

Ces quatre chantiers sont au cœur de notre événement d’automne, les GERMINATIONS, qui se tiendra les 24 et 25 septembre prochains à Paris, sous le haut patronage du ministère de l’agriculture et de l’alimentation, et du ministère de la transition écologique et solidaire. Je vous présente la manifestation en quelques mots ici. Nous vous invitons à découvrir le programme avec plus de soixante intervenants et ses douze ateliers. Nous serons accueillis chez MATRICE notamment par son directeur culturel Eli Commins – voir sa vidéo. Chaque semaine nos quinze partenaires vous diront pourquoi il faut venir suivre ce temps fort vers une économie résiliente. Voir assi le communiqué de presse.

 

Les GERMINATIONS visent à former ou renforcer des coalitions dédiées à des défis systémiques. C’est pourquoi TEK4life agit en réseau avec ses partenaires : Novamont, Entrepreneurs d'avenir, le Collège des directeurs développement durable (C3D), OREE, CEEBIOS, AgroParisTech, le Mouvement de l'agriculture du vivant, Strate Ecole de Design, La Bascule, Open Lande, ENGAGE et, parmi les médias, L’ADN, UP’Magazine, Mediatico et SoGood.

 

Il n’y a pas de « Monde d’après » sans union de nos forces, soulignait Christophe Itier, Haut-Commissaire à l’économie sociale et solidaire et à l’innovation sociale, à la tête de la coalition d’entreprises « 10% pour tout changer » - dans la tribune que nous avons cosignée dans Les Echos le 24 avril. De même avons-nous publié avec Jacques Huybrechts, fondateur d’Entrepreneurs d’avenir, un appel « Pour le Monde d’après, réconcilions le progrès avec le vivant ! » signés par Cynthia Fleury, Patrick Viveret, Dominique Bourg, Aurélien Barrau et d’autres grands noms concernés par le vivant.

 

TEK4life poursuit son activité de clarification des controverses qui traversent la transition écologique. Jean-Jacques Perrier suggère que la crise actuelle nous a responsabilisés et que la confrontation des points de vue peut être féconde si elle est organisée. C’est un enjeu crucial pour l’écologie politique à l’heure du Pacte vert de l’Europe et des innombrables compromis à construire pour engager tous les acteurs dans la transition.

 

Les initiatives fleurissent

 

Dans cet esprit TEK4life anime divers groupes de travail : son groupe Nanopolluants de l’eau : risques et solutions se réunit le 10 juillet ; l’Alliance ComptaRegeneration lancée fin 2019 vient d’accueillir le groupe Danone et un représentant de l’Alliance internationale ABC (Building & Construction) ; elle travaille actuellement sur la fabrique des systèmes d’informations et tiendra sa cinquième session le 6 juillet avec ses quarante membres.

 

A ce sujet, la plateforme ReCOVery, qui s’est attelée à produire des recommandation pour « l’Après Covid », a retenu parmi ses sept préconisations la proposition de « revoir les principes de comptabilité, car intégrer les externalités des activités humaines dans la comptabilité des entreprises est indispensable pour permettre le déploiement à grande échelle de nouveaux modèles de croissance ». De même la dynamique du « Jour d’après » lancée par 40 députés a fait émerger de nombreuses demandes pour une transformation comptable pour intégrer les impacts écologiques et sociaux. Son atelier 21 dédié à la présentation de la démarche CARE (Compréhensive accountability in respect of environment) s’est tenu le 7 mai.

 

Le Printemps écologique, nouveau syndicat qui entend considérer les enjeux environnementaux, m’a sollicitée pour intervenir avec le professeur de gestion Jacques Richard, créateur de la méthode CARE, sur les enjeux comptables et le thème stratégique « Connecter la performance au vivant ». Cette conférence se tient en ligne le 28 mai.

 

L’époque tourmentée où nous sommes exige d’ouvrir l’avenir et de bifurquer. Cela implique des attentions nouvelles pour considérer tous les biens communs qui soutiennent la zone critique où nous respirons, dans une « économie de la considération ». Dans cette économie, efficacité et responsabilité sont à conjuguer, préconise Armand Hatchuel dans son article en référence à la « bene gesta » romaine. De même les quatre dimensions comptables peuvent se déployer : prendre en compte (ce qui compte vraiment en régime écologique et solidaire), être comptable de quoi (selon quelle finalité), rendre compte (de quoi ? et à qui ?) et comment compter ?. Il s’agit bien de changer nos tableaux de bord pour naviguer vers un nouvel horizon, celui d’un progrès réconcilié avec le vivant.

 

 

Dorothée BROWAEYS, présidente de TEK4life