La convivance ou le difficile apprentissage de la vie avec les con-s
Chronique numéro 2, après les Germinations
Par Olivier Turquin, écosociologue
Lors des Germinations, nous avons beaucoup utilisé les mots avec des préfixes en re- et dé- ainsi qu’en bio- ou éco-, voire en anti- ou inter- mais c’est le préfixe con-, et toutes ses déclinaisons (co-, col-, com-), qui décroche haut la main la première place. Ce préfixe fréquemment utilisé en français vient de cum qui signifie avec et ensemble en latin. Et aux Germinations on est très con-.
Les forces du con-tradictoire
Damien Deville, anthropologue et coauteur de Toutes les couleurs de la terre, résume en quelques mots cette affinité pour le « penser et faire avec et ensemble » qui semble partagée entre les germinateurs. Pour lui, il nous faut « penser notre interdépendance, notre vulnérabilité, notre besoin de lien car les humains vivent nécessairement par, pour et avec les autres ». Notre usage des mots à préfixe con- a été particulièrement fréquent : coalition, commun(s), conciliation, concept, connecter, coexistence, cohérence, concerné, concevoir, conscience, conclusion, consensus, construire, contrat, confiance, confronter, contourner, contribution, constellation, convention, convaincre, concerter, converger, convivial, concurrence, conciliable, complexe, comprendre, compatible, comportement, compétence…et j’en oublie.