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Quand l’avenir - et ses risques sur nos milieux - justifient nos choix

 jeremy bishop EwKXn5CapA4 unsplash 1 min min« Apprenons à être fidèles à l’avenir ! » Mais que veut bien dire cette injonction de la philosophe Gabrielle Halpern, que j’ai souvent utilisée lors de nos formations TEK4life aux comptabilités écologiques ? A l’heure où parait la synthèse des six rapports du GIEC , l’idée d’être guidé par l’avenir prend tout son sens. Une chose rassemble aujourd’hui tous les humains : se mobiliser pour maintenir notre vaisseau-Terre habitable !

« Entre 3,3 et 3,6 milliards d’humains vivent dans un environnement très vulnérable, expliquent les experts. D’ici à 2050, de nombreuses mégapoles côtières et des petits Etats insulaires, exposés aux submersions, pourront connaître chaque année des catastrophes qui ne survenaient autrefois que tous les cent ans. Et d’ici à la fin du siècle, 75 % de la population mondiale pourrait être exposée à des vagues de chaleur mortelles, notamment dans les villes, contre 30 % aujourd’hui. Si l’humanité veut éviter le chaos climatique, il lui faut dès maintenant transformer en profondeur les modes de production et de consommation, dans tous les secteurs ».
 
Transmission chez TEK4life
 
TEK4life a été fondée il y a 5 ans pour adresser ce défi. Nous étions quatre convaincus, deux anciens journalistes, ancrés dans la culture du vivant (Jean Jacques Perrier et moi) et deux économistes, Jean-Paul Karsenty et Pierre-Alain Schieb, décédé en avril 2018 et qui nous a tant manqué.
 
En ce printemps 2023, j’ai souhaité passer la main et confier la gouvernance de l’entreprise à Florent Courau, dirigeant d'entreprise aujourd'hui engagé dans la transition qui transmet le message suivant : "Je remercie Dorothée Browaeys pour sa confiance et salue la qualité des réalisations telles que le tribunal des générations futures, la formation aux comptabilités écologiques, le partenariat avec le fonds 2050 ou les travaux de l'alliance compta régénération. A la sortie du sixième rapport du GIEC, la mission de TEK4life - rendre les organisations compatibles avec le vivant - reste une nécessité absolue. Même s'il faudra des années pour une normalisation complète, les comptabilités socio-environnementales en sont un levier fort pour les territoires, les investisseurs et les entreprises . Ceux qui expérimenteront au plus tôt une prise en compte réelle de leurs impacts bénéficieront d'un historique et d'une trajectoire dont ils pourront rendre compte, assumant leurs responsabilités. Je m'engage avec TEK4life pour cette mission au service des organisations et du vivant".
 
C’est une nouvelle étape qui s’ouvre donc orientée vers la réfléxion, l'accompagnement des acteurs et la formation de tous les métiers concernés par la mesure d’impact et la comptabilité environnementale et sociale.
 
Je forme le vœu que TEK4life poursuivre son rôle d’ouvreur de sentiers pour rendre les activités et les technologies compatibles avec le vivant. Des critères pour discriminer les démarches durables sont en cours d’élaboration au Centre international de gouvernance des risques à l’EPFL de Lausanne.
 
Mais au-delà des choix technologiques, nous savons qu’il est primordial que se multiplient les mesures pour que la préférence écologique se manifeste chez les financiers et les politiques. « De nombreux outils existent – budget vert, comptabilité environnementale, indicateurs extra-financiers – nous devons désormais nous en saisir », écrivent Adeline Baldacchino et Camille Andrieu, auteures de Conter demain, Cour des comptes et démocratie au XXIe siècle (éditions de l'Aube).
 
Investir c'est donner corps à l'avenir 
 
« La finance est le cerveau de notre économie, insiste Thomas Lagoarde-Segot, Professeur d’économie et finance internationale à KEDGE Business School et directeur de la commission économie de SDSN France. Pour traiter les nouveaux enjeux climatiques, naturels et sociaux, nous devrons repenser en profondeur nos hypothèses, nos modèles, les outils et s’interroger sur leur finalité, à tous les échelons, du niveau micro au niveau macroéconomique. Il faut apporter un regard neuf sur le crédit, la monnaie, les taux d’intérêt, le commerce international, la finance internationale, la macro-modélisation, la gouvernance d’entreprise, les processus de sélection et d’évaluation des investissements… dans la perspective des ODD. Bref, la durabilité requiert une nouvelle « révolution scientifique » en économie et en finance ». Pour étayer les futurs enseignements et un nouveau « mindset » reconnecté à l’économie réelle, il publie un manuel Ecological Money and Finance. Exploring Sustainable Monetary and Financial System (Springer Nature, 659 p.). Nous espérons que le gouvernement français pourra s’en inspirer pour le Sommet sur le nouveau pacte financier Nord-Sud prévu à Paris les 22&23 juin prochains. Catherine Colonna, ministre de l‘Europe et des Affaires étrangères, a fait savoir que le sommet viserait à « bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud  » afin de faciliter l’accès des pays vulnérables aux financements nécessaires pour faire face aux conséquences des crises récentes et futures. Voir ici le webinaire de lancement.
 
Le milieu de la finance est en train de se contraster. Si Larry Fink à la tête de BlackRock ne fait que protéger les intérêts des investisseurs dans sa dernière lettre annuelle, le fonds souverain norvégien - le plus grand investisseur au monde - a averti les chefs d'entreprise qu'il voterait contre leur réélection au conseil d'administration s'ils n'amélioraient pas leur stratégie de lutte contre la crise climatique, les violations des droits de l'homme et la diversité des conseils d'administration. Carine Smith Ihenacho, Directrice de la gouvernance et de la conformité de Norges Bank Investment Management - qui gère plus de 13 milliards de couronnes norvégiennes (1 milliard de livres sterling) au nom du peuple norvégien - a déclaré que le fonds voterait contre au moins 80 entreprises au cours des prochains mois.
 
Valoriser la régénération 
 
Ce printemps est la saison des assemblées générales où les actionnaires challengent de plus en plus les entreprises sur leurs stratégies climat. C’est le « Say on climate » lancé par le milliardaire britannique Chris Hohn. En 2022 en France, dix groupes se sont prêtées à l’exercice : Amundi, Carrefour, EDF, Elis, Engie, Getlink, Icade, Mercialys, Nexity et TotalEnergies. Les plans climat ont été passés au crible par le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR). Une étude publiée en juin dernier révélait que le taux d’approbation moyen des dix entreprises pour cette initiative était de 93 % ce qui témoigne de « progrès sur l'harmonisation du reporting avec des critères et indicateurs précis", selon le FIR.
 
Le temps est venu de mobiliser le tryptique gagnant proposé par Laurent Babikian, directeur Monde des marchés de capitaux au Carbon Disclosure Project (CDP) organisé non plus seulement sur le retour sur investissement, mais aussi sur le retour sur l’impact. Faire compter les externalités (métriques), pousser la comptabilité multicapitaux dans un esprit de responsabilité prôné par la double matérialité, tel est le combo gagnant, selon Laurent Babikian qui souligne la nécessité de valoriser la régénération. Il demande à l’OCDE de s’emparer du prix du carbone et de convertir la mesure de l’impact en numéraire.
 
Nous avons désormais les cadres de ce « chamboulement systémique » qui permet un avenir : il ne tient plus qu’aux politiques de les décliner en actions cohérentes à toutes les échelles.