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Ecoutez, ça pousse...

edito1310 redTable ronde Quels modèles contributifs et régénératifs pour les entreprises ? A l'écran, Bruno Roche. Photo TDRFaut-il être malmené, annulé, reporté, délocalisé, improvisé… pour trouver sa justesse ? En tout cas, Les GERMINATIONS qui se sont tenues - à contre saison ! - les 24 & 25 septembre dernier avaient un goût de… miracle. Elles ont permis de savourer un moment rare. Dans la sincérité.

Le ton a été donné d’entrée de jeu par Hélène le Téno dont le parcours mis à nu atteste de l’immense défi de trouver sa place dans une économie largement destructive. Au passage il faut s’interroger : faut-il continuer à former des jeunes dans des métiers dépassés ? Deux ex-étudiants, Tanguy Descamps (du mouvement La Bascule) et Romain Olla (du Réveil écologique) ont mimé la situation d’atterrissage en catastrophe où nous sommes. Il en faut du courage pour se situer en terrain incertain et trouver comment soigner les déséquilibres qui se multiplient. Quoi faire, demandent-ils ? Seule l’imagination, guidée par la connaissance et stimulée par « l’émerveillement de faire partie de l’extraordinaire aventure d’être vivant », peut donner l’énergie nécessaire pour « durer et grandir dans l’imprévisible », affirmait Mireille Delmas-Marty dans un article paru dans AOC, « Vivre ensemble dans un monde déboussolé ».
 
 
L’énorme besoin d’intermédiation
 
Les défis sont tous azimuts : abandonner des modes d’innovation insoutenables comme l’explique Diego Landivar, co-fondateur d’Origens Lab au sein d’ESC Clermont. Renoncement donc pour ces nombreux « patrons effondrés » qui ferment leurs stations de ski ou ferment des raffineries de pétrole. Mais pour quels possibles ? Les pistes sont là pour produire des matières et des énergies en réduisant les impacts, mais surtout en réinventant les processus (à température et pression ambiantes) et les circuits de collecte et distribution. Que ce soient les Alchimistes (qui récupèrent et compostent des plastiques dégradables) ou AgriCarbone (qui relie les producteurs de biomasses aux méthaniseurs) qui ont présenté leur rôle-clé d’intermédiation, chacun témoigne que l’avenir est à l’agilité.
 
La conversion des modèles économiques est au cœur des échanges : rendre possibles de nouvelles filières (vers des plastiques compostables vraiment, comme le proposent TIPA ou Novamont), le recours à de nouvelles énergies (sur le modèle de Primagaz qui annonce n’utiliser que des gazs renouvelables d’ici 30 ans). On entend parler d’entreprises contributives par Fabrice Bonnifet (président du Collège des directeurs du développement durable) qui veut faire feu de tout bois tant l’urgence est là. Bruno Roche, du groupe Mars, propose de miser sur une économie de la réciprocité pour sortir d’un « capitalisme financier autodestructeur». Directrice RSE chez ENGIE, Anne Chassagnette invite à la cohérence en se référant à la bascule de son groupe dont la raison d’être est passée de l’efficacité énergétique à la sobriété énergétique.

Donner de la valeur à ce qui régénère

Mais pour étayer ces reconfigurations, deux trentenaires ont bien l’intention d’en découdre avec les rouages d’entreprises. Fondatrice de Lita, Eva Sadoun dénonce « une finance violente et viriliste qui asservit ». Il s’agit donc de « recadrer » cet outil qui n’aurait jamais dû sortir de son rôle de « simple lien transactionnel ». Elle entend promouvoir une « finance contributive » avec une création monétaire tournée vers des projets et une épargne réorientée vers des buts. Projets et buts soumis à des critères d’éco-conditionnalité ! Elle a annoncé le lancement prochain d’un Yuca de l’épargnant. Dans la même énergie, Maxime Blondeau, fondateur du Printemps écologique, veut sortir de la production comme seul rapport au monde. Il travaille à créer des syndicats écologiques pour amener les enjeux de préservation des milieux naturels et sociaux au sein des revendications syndicales.

Tous ces chantiers trouvent leur carburant à deux sources : les nouveaux cadres de valorisation comptables et les imaginaires qui les sous-tendent. Dans ces deux dimensions, les Germinations ont distillé des retours d’expériences, des témoignages forts auxquels on peut revenir utilement. Merci à Maxime de Rostolan (fondateur des Fermes d’avenir) d’être ainsi revenu sur ses tentatives d’inflexion politique pour que soient considérés les services écosystémiques en agriculture. Merci à Alexandre Rambaud, Philippe Zaouati (Mirova), Sophie Ménard (CDC Biodiversité) et Valérie Charolles (Institut Mines-Télécom Business School) d’avoir explicité les enjeux de comptabiliser désormais nos investissements pour maintenir nos capacités de travail, ainsi que les équilibres naturels.

Bouquet final, les séquences « émotion » pour apprivoiser la peur du sauvage (avec le bioacousticien Boris Jolivet), envisager un design symbiotique, éprouver la bascule et déprogrammer le numérique (avec la projection d’extrait du film Erewhon par Gwenola Wagon) ont touché chacun. C’est Camille de Toledo qui a bouleversé l’auditoire en exprimant avec émotion la tension entre nos efforts pathétiques pour peser sur les pouvoirs humains, et la vie dont la nature est ailleurs, dans la puissance.

« C’est cela l’esprit du temps. Tout conspire à étendre l’insignifiance », a repris le sociologue Erwan Lecoeur en clôture, en citant Cornelius Castoriadis. Notre société n’a plus d’image d’elle-même, elle peine à relier, à se raconter un destin commun. « L’expansion illimitée du rêve moderne ou l’autonomie individuelle sont en crise », observe-t-il. Notre inscription dans des limites pourrait-elle être l’amorce d’une nouvelle manière de coexister, interroge Joëlle Zask, auteure de Zoocities. L’ouverture vers le monde infini qu’introduit toute altérité.
 
Merci à tous nos sponsors qui ont rendu possible cette rencontre : Novamont, Mirova, Engie et la Fondation Paris-Reims. Merci à tous nos partenaires qui ont contribué ou animé nos sessions et ateliers : le Collège des directeurs du développement durable (C3D), OREE, Entrepreneurs d'Avenir, le Ceebios, le Mouvement pour une Agriculture du vivant, AgroParisTech, l'Imaginarium-s, Strate Ecole de Design, La Bascule, Open Lande et Engage.
Merci à nos médias partenaires : Mediatico, SoGood, L'ADN et SoonSoonSoon.
Nous sommes reconnaissants au ministère de la transition écologique et au ministère de l'agriculture et de l'alimentation de nous avoir accordé leur patronage.
Enfin, nous remercions Eli Commins, de Matrice, et Mathilde Girault, de Ground Control, avec qui nous avons organisé ces Germinations.
Nous vous annonçons pour le printemps la « Fête à Pigou » que nous porterons avec Ground Control... pour faire la peau aux... externalités qui éreintent la planète !
 
Pour aller plus loin
Regardez chacune des vidéos des plénières des GERMINATIONS ici.
Lisez le témoignage d’Olivier Turquin, écosociologue, Plaidoyer pour une « vie vraie ».