Avec cette deuxième newsletter, TEK4life vous souhaite une année 2020 jalonnée de progrès vers des choix « biocompatibles ». Protéger les milieux de vie est notre horizon pour poursuivre l’aventure humaine. Cela implique des bifurcations claires pour suivre la boussole du vivant !
Ce 30 janvier, la Nuit des idées sera justement celle du vivant. Nuit des vivants autour d’Alain Damasio à la Marbrerie de Montreuil. Avec son roman de fiction situé en 2040, Les furtifs, il nous fait détester les asservissements dont nous vivons les prémices. Le dégoût comme un encouragement à une révolte des mœurs. Il n’est pas seul à donner l’alerte contre l’anéantissement des liens, celui que provoquent les agencements automatiques d’un monde totalement numérisé. Dans son livre Technopouvoir, Diana Filippova démontre, cette fois de manière analytique, la disparition programmée des pratiques politiques aptes à produire un monde commun. Il faut réagir…
Réagir, c’est bien la clé de cette année 2020. Reprendre la main dans un système dont tous les voyants sont au rouge. Le temps du diagnostic est révolu. Nous devons bifurquer. Avec toutes les énergies, celle de la rage comme celle du calcul, celle de la peur comme celle de l’espoir. Le philosophe allemand Hartmunt Rosa balise le chemin de la « reconquête » d’une résonance avec le monde. Il va à contre-courant du projet moderne qui entend mettre le monde à disposition. Dans son dernier livre, Rendre le monde indisponible, il montre l’antagonisme entre l’expérience qui se donne et la consommation qui nous transforme en rapaces. Encore une lecture pour nous faire… réagir.
L’inaction climatique est devenue le plus grand risque mondial, comme l’atteste l’enquête du Forum économique mondial, qui a interrogé 750 dirigeants d’entreprises et experts (voir the Global Risks Report 2020). Alors que s’ouvre ce 21 janvier, le Sommet de Davos, chacun sait désormais que risque économique et risque climatique sont intrinsèquement liés. C’est même nos manières de concevoir la performance qui sont totalement à revisiter, comme le propose l’article « Ecologie et capitalisme : un combat commun si... » que nous publions en écho à l’Alliance ComptaRegeneration2020 qui s’est montée à la fin de l’année 2019. Cette alliance réunit aujourd’hui une trentaine d’acteurs dont La Poste, Citeo, Suez, In Vivo, Crédit Coopératif, la Maif, Grant Thornton Audit, la Chaire de Comptabilité écologique, l’Institut français de l’audit et du contrôle internes (IFACI), le Club développement durable du Conseil de l’Ordre des experts-comptables, et le réseau Orée.
Dans cette perspective de réajustement, j’ai rédigé avec la complicité de Jacques Huybrechts, fondateur d’Entrepreneurs d’avenir, le Manifeste pour refonder le progrès, dans un esprit de réconciliation avec le vivant. Ce texte décrit un nouvel horizon pour nos sociétés prenant les contraintes de notre condition terrestre comme une occasion de renouveau. Il décrit les mutations à l’œuvre pour faire émerger une nouvelle civilisation de solidarité et de liberté, et propose d’explorer ensemble des pratiques cohérentes avec le fonctionnement des écosystèmes et de la biodiversité.
Nous vous invitons à signer ce manifeste qui sera présenté à l’OCDE, les 22 et 23 janvier, lors du colloque Humaniser le progrès porté par Entrepreneurs d’avenir, qui fêtera ses dix ans. Dans le même esprit, TEK4life présentera le 5 mai prochain le Livre blanc sur Plastiques et biocompatibilité produit par son groupe de travail dédié aux plastiques biosourcés et/ou biodégradables où interviennent des représentants d’AgroParisTech, de l’Université de Reims, Plastipolis, des groupes In Vivo, Total et Novamont.
TEK4life va en outre lancer en février-mars, deux autres groupes de travail :
• le GT NanEau&Milieux qui s’intéresse aux nanocontaminants dans l’eau (nanoplastiques, médicaments…) ;
• le GT NanoEnergies, Energies bas carbone et nanotechnologies
Après les Semailles d’octobre, le Festival vivant de TEK4life vous invite à réserver la date de son acte 2, Les Germinations, les 4 & 5 juin 2020. Cet événement, conçu pour soutenir la formation de projets biocompatibles et de coalitions avec nos partenaires et participants, se tiendra sous le haut patronage du ministère de l’agriculture et de l’alimentation (MAA) et du ministère de la transition écologique et solidaire (MTES). Il associera des artistes dont les sensibilités et les regards sont indispensables pour nous donner à espérer dans l’avenir et à le penser. « Si notre vision du futur n’a pas une dose d’espoir, nous ne sommes pas prêts de faire quelque chose », insiste Olafur Eliasson, artiste dano-islandais, qui a inauguré ce mois-ci « Symbiotic seeing », à la Kunsthaus de Zürich. Une immersion dans un monde de coexistence et de collaboration qui fait envie. Cherchons nos … caisses de résonance. Comme le pic vert en quête de l’arbre le plus apte à amplifier son message.
Dorothée Browaeys